J’ai eu la chance de travailler plusieurs fois avec Daniel Vérité, une référence dans le milieu de la cascade. Un cascadeur d’une humilité incroyable et toujours prêt à détendre l’ambiance sur les plateaux, il est a chaque fois que je le croise un livre ouvert sur ce l’histoire de ce métier. Comme un gosse, je le questionne à chaque fois sur ses cascades, sa vision du métier…
Ce milieu manque cruellement de communication, il est très difficile de connaitre très précisément l’histoire des cascadeurs français, alors lorsque j’en ai l’occasion, je ne manque pas de demander « aux anciens » de partager leur expérience.
C’est en faisant des recherches sur le net que je suis tombé par hasard sur cette rare interview de lui, même si elle date un peu (2005), je me devais de la partager avec vous !
Daniel Vérité : le cascadeur discret (mars 2005)
En retraite depuis trois ans, il a été pendant 37 ans cascadeur de cinéma. Présent dans d’innombrables films, doublure de plusieurs grands acteurs, il n’accepte que l’on cite ni les uns, ni les autres, avec des arguments que l’on comprend et des explications sur le métier qui n’en sont pas moins passionnantes.
« Je ne parlerai que du premier film, celui qui a décidé de ma carrière. Je devais avoir 25 ans et, avec des études de dessinateur industriel spécialisé dans la charpente métallique, je n’avais jamais rêvé de me lancer dans la cascade.
Ce sont mes aptitudes de gymnaste amateur qui m’ont conduit par un « coup de chance » à être sollicité pour doubler l’acteur anglais Alan Bates dans un film de Philippe de Broca, intitulé « Le Roi de Cœur » (« King of Hearts » en anglais).
Je devais faire un « soleil » comme à la barre fixe à 6 mètres de haut sur l’aiguille d’un cadran solaire, le tout sans trucage ! L’aiguille me paraissait peu solide et je l’ai dit… Grâce à mes compétences, je me suis occupé de sécuriser l’installation et la scène a pu être tournée, ce qui m’a valu une reconnaissance dans le milieu et de nouveaux contacts. Et voilà, c’était parti !…
Je vais peut-être vous décevoir mais les cascadeurs de cinéma, théâtre et télévision, sont des salariés comme les autres, à qui on demande de faire un travail très cadré, en prenant le moins de risques possible. Rien à voir avec les casse-cou qui sillonnent les routes pour se produire dans toutes sortes de numéros à sensation !
Dans ce métier, il faut « durer », donc ne pas faire d’erreur, sinon on ne vous rappelle plus. On fait des prestations à la demande et notre statut est celui d’un intermittent du spectacle. Mieux vaut réussir du premier coup, sans égratignure, en parfaite correspondance avec le scénario et dans des conditions de prise de vue excellentes…
Dans les grosses cascades, il n’y a pratiquement jamais d’accidents, toutes les précautions sont prises. En réalité, il y a plus de risques dans les petits tournages où des erreurs mineures peuvent avoir de lourdes conséquences.
Une cascade peut être disséquée en 2, 3 ou 4 parties puis assemblée au montage, ce qui va permettre d’inclure visuellement l’acteur. Dans les films de kung-fu, par exemple, les personnages sont suspendus à des câbles qui leur permettent de voler ou de monter en l’air comme des flèches. Ensuite il y a un gros travail de montage puis en post-production on « efface les câbles ».
Le cascadeur n’est pas l’acteur, il le remplace et il ne faut pas que cela se voie. Nous sommes des techniciens qui ne sont pas dans le « showbiz », si on veut être médiatique il faut être acteur. Je tiens à cette position « dans l’ombre » qui convient très bien à mon caractère.
Ce métier est extraordinaire, quand je l’ai découvert cela a été une véritable « révélation »…
Aucun tournage ne se ressemble, aucune cascade ne se ressemble. L’occasion nous est donnée d’aller partout dans le monde, dans des conditions qui ne seront jamais permises à un touriste : pendu sous un hélicoptère, marchant sur les ailes d’un avion ou sur le toit d’un train, en descente dans un glacier !
A un jeune qui voudrait se lancer aujourd’hui, je dirais qu’il n’y a pas vraiment de centre de formation, seulement des « écoles » très chères et dont je ne sais pas ce qu’elles valent. Il faut bien sûr de très bonnes bases physiques, ou être très bon pilote moto ou voiture, pratiquer l’escalade, les arts martiaux…
La passion, la polyvalence et la persévérance sont les maîtres mots pour s’introduire dans ce métier.
Vous l’aurez compris, ma passion c’est la technique et le professionnalisme et pas l’exploit spectaculaire… »
Source : Site officiel de la mairie de Servon
Guégan Philippe dit
Daniel fait parti des références incontournable dans ce métier. Il ne faut pas oublié qu à une époque pas si lointaine il était le numéro 1 de la profession et enchaînait tout les gros films de l’époque qui n’avait rien à voir avec les gros films d’aujourd’hui. C’était l’époque ou les cascadeurs faisaient des cascades !!! Des vrai !!! Sans câbles et truquages numérique. Il est aussi celui qui a amené du sang neuf dans une profession qui s’endormait sur ses laurier et montré des scènes d’actions plus violentes plus moderne. Il est aussi celui qui le premier à commencé à utiliser du matériel, à faire de grosses installations. Voilà je tenais à dire toute mon admiration pour ce genre de cascadeur hors paire qui je l’avoue à été l’un de ceux qui m’ont appris beaucoup et qui m’ont donné envie de faire ce métier de la façon la plus professionnel possible . Il a toujours été un exemple . Il est « le Cascadeur ». Aujourd’hui sa carrière c’est ralenti bien sur et nos chemins se sont éloigné mais je garde pour lui un énorme respect un une grande affection.
Jerome dit
Merci Philippe pour ce témoignage
Shirley DENOUAL dit
Merci Jérome pour cet hommage à mon papa.
Son humilité et néanmoins sa grandeur, je peux en témoigner. Un tempérament de feu animé par le désir de toujours bien faire, contribuer à la réussite d’un film, faire briller ses comédiens au travers de cascades impressionnantes et risquées parfois, amusantes ou encore décalées, mais toujours dans la quête de la plus grande justesse et précision.
C’est une immense fierté pour moi je participer à un tournage où je rencontre des cascadeurs m’avouant que mon cher papa les a inspiré dans leur carrière.
Je like la dernière photo très récente ! :-)
Jerome dit
Salut Shirley,
Tu peux être fière de ton père!
A bientôt !!!
amblard dit
c’est vraiment quelqu’un de humble ,très abordable qui venait dans un petit village du cantal à Saint-Illide ou je l’ai rencontré il faisait partie de l’équipe de foot ou il jouait goal,des sorties hippiques .C’était vers les année 1985 ,il était dans ses années de gloire preuve de son humilité,il trinquait avec les gars du village à l’apéro le dimanche matin.Vraiment de bons souvenirs
Vérité. Line dit
On est fier de ce cousin qui venait dans la somme chez mes grands parents ´´ Vérité ‘´´. On appréciait son travail
Un grand professionnel que Rély Julienne a bien apprécié et qui a encore parlé de lui dans son village du Loiret il y a quelques mois .
jacques Demontoux dit
Bonjour , à 18 ans en décembre 1968 je venais d’entrer à la Brigade des Pompiers de Paris ou j’avais comme meilleur copain un Daniel Vérité avec lequel je partageais mon admiration aux cascadeurs de l’époque :Remy Julienne Gil Delamar, Michel Normand qu’il connaissait et avec lequel il rêvait de travailler ;il voulait absolument devenir cascadeur, nous passions des soirées à parler cascadeurs; nous étions dans le meilleur groupe en sports ,malheureusement il a du quitter la Brigade ..et je me souviens que j’étais triste de perdre cet ami si sympa .;quelques années plus tard Cinephile quand j’ai vu son nom à L’affiche de grands films , je me suis dit : « il a réussi » .Ma question est : » es-tu ce Daniel Vérité là… » merci de me répondre les uns ou les autres.
cordialement,
jacques Demontoux
JACQUOT Yves dit
Bonjour.
Pourriez-vous me dire s’il manque des films à la filmographie de Daniel Vérité qui apparaît sur le site encyclocine.com.
Merci d’avance et bravo pour cet hommage.
Yves Jacquot/encyclocine.com
Jerome dit
Bonjour Yves,
Je ne connais pas la filmographie complète de Daniel, mais je pense que vous pouvez la comparer à son IMDB :
https://www.imdb.com/name/nm0904989/
Verite gerard dit
Super le reportage, j’aimerai pouvoir rencontrer Daniel pour discuté et faire connaissance je m’appelle Verite Gerard. recontacté moi ou envoyé moi un message Merci
christian LOUCHE dit
bonjour Monsieur Daniel VÉRITÉ
un petit bonjour d’un enfant de la plaine saint Denis je travaillais comme apprentis au garage PCA
Velasco Isabelle dit
Bonsoir,
Je voudrais savoir où se passe la scène finale du film de Mocky « A Mort l’arbitre » car je crois que Mr Vérité a fait les cascades du film. La scène dans le chantier souterrain où la voiture avec Carole Bouquet et Eddy Mitchell est percutée et tombe en causant la mort des 2 personnages du film.
Merci.
Verite Gerard dit
Bonjour Daniel vérité , voila je suis un des enfants de Margueritte Verite et j’aimerai bien vous rencontrer pour faire connaissance et connaitre ma famille merci
DAILLY HUBERT dit
Bonjour Daniel , es tu le » Daniel » que j’ai connu au grand cerf à Bezons…souvenir d’une Panhard 24CT…
Ghislain PARRENO dit
Daniel Vérité est-il le pensionnaire de l’école primaire de Kasba-Tadla qui faisait des soleils et sauts périlleux dans la cour dans les années 195x ? Ce D. Vérité habitait Khouribga où il prenait des cours de gymnastique.
DEPIS GILLES dit
Je joue quelquefois à la pétanque avec Daniel.Je savais qu’il y avait un cascadeur de ce nom mais je ne savais pas que c’était lui (je l’ai reconnu sur la photo).Cela prouve l’humilité et la discrétion de ce monsieur.A bientôt Daniel.
Auger Elisabeth ( Babeth) dit
Bonjour Daniel
Contente de pouvoir communiquer, peut-être, avec toi ,qui nous a fait les premieres Cascades sur la levée de la Loire, à Brehemont à côté de Tours .1965
Très bons souvenirs ! Ensuite nous nous sommes revus à Paris, avec les copains des vacances, c’est loin tout ça et si près à la fois ! Babeth